le 27 novembre 2020
Des moyens d’agir accessibles à tous existent ! Loin d’avoir tout compris de cet écosystème complexe, on en sait toutefois assez à l’heure actuelle pour le moduler et soulager les patients.
Isabelle Jecker, diététicienne et formatrice, vous explique comment elle s’est passionnée pour « le monde merveilleux du microbiote intestinal » et pourquoi elle tient à partager ses connaissances sur le sujet.
CEED Formation : Comment avez-vous découvert le microbiote ?
Isabelle Jecker : Tout juste diplômée comme diététicienne, j’ai beaucoup lu ayant conscience qu’il manquait des réponses à certaines de mes questions, notamment pour la prise en charge future de mes patients. C’est à ce moment-là que j’ai découvert le microbiote, son impact sur le poids et la santé de façon générale.
Sachant que cela changeait beaucoup de choses dans ma pratique professionnelle, j’ai commencé en 2017 à former les diététicien(ne)s, via l’antenne alsacienne de l’AFDN (Association Française des Diététiciens-Nutritionnistes dont elle est membre).
Puis, le microbiote a progressivement suscité l’engouement du grand public, ce qui m’a donné l’occasion d’animer des conférences auprès d’un plus vaste public.
CEED Formation : Le microbiote intestinal, pourquoi le découvrir ?
I.J. : On connaissait le corps humain et l’anatomie depuis la Grèce Antique. On a désormais découvert un nouvel organe tout aussi important que le cœur, les poumons… sauf qu’au lieu d’être composé de nos cellules, c’est un monde de micro-organismes que nous hébergeons. Comme je dis toujours, « on leur a donné le gîte et le couvert et en échange, ils travaillent pour nous ».
Lors de la formation, sont présentés le microbiote et sa composition, mais aussi, la dysbiose, c’est-à-dire le déséquilibre du microbiote. Lorsque le microbiote ne va pas, l’hôte ne va pas bien : il y a un lien très net entre le microbiote et les pathologies. Quelles en sont ses origines, ses mécanismes et quelles en sont les conséquences. Surtout, comment réparer la barrière intestinale et ensuite comment moduler le microbiote par l’alimentation. Au cours de ma carrière, j’ai vu des patients dont les problèmes digestifs (qu’ils traînaient pour certains depuis 20 ans !) ont été soulagés, voire résolus.
CEED Formation : Les soignants, le grand public… quel public est concerné par cette formation ?
I.J. : Les moyens d’agir sur le microbiote existant à l’heure actuelle appartiennent au champ de compétences du diététicien et sont donc accessibles à tous : les aliments, les aliments fermentés, les probiotiques, les prébiotiques…
c’est un message que j’aime transmettre. On agit sur le microbiote de manière globale avec des mécanismes que l’on a compris via les aliments car on s’aperçoit en science que tout ce qui appartient à l’alimentaire, l’organisme le gère très bien.
Il est en effet encore un peu tôt pour agir de manière ciblée. Le microbiote est composé de 150 grandes familles, 1500 espèces différentes… : nous sommes encore très loin de comprendre toutes les interactions.
Lorsque la recherche aura progressé, les médecins prendront alors le relais. Avec une analyse de selles par exemple, on pourra, constater les déséquilibres et proposer des solutions ciblées, dans le but de limiter une population bactérienne ciblée ou au contraire, de renforcer une population ayant disparu ou n’étant pas présente pas en quantité suffisante (via les probiotiques).
A ce jour, les formations sur le microbiote intestinal restent rares. L’organisme CEED Formation vous propose une formation d’une journée sur le microbiote intestinal et son lien avec les pathologies. Retrouvez dates et informations sur la page dédiée : Le microbiote intestinal et son lien avec les pathologies | CEED Formation (ceed-formation.org)